Le diable de Tasmanie

le diable de tasmanie noir

Considéré comme le plus grand marsupial carnivore d’Australie, le diable de Tasmanie est depuis les années 80 infecté d’un virus contagieux qui pourrait être à l’origine de son extinction. Un problème assez grave, vu son rôle clé de nettoyeur de l’écosystème. Toutefois, les scientifiques auraient observé un processus d’immunisation génétique chez les derniers survivants et qui pourrait redonner de l’espoir. Plus de détails dans cet article !

Un cancer à l’origine de la disparition de l’espèce

La Tasmanie, une île située au sud-est de l’Australie, n’est pas seulement connue pour ses plages qui offrent des spectacles féeriques. Elle est également très connue par l’un de ses habitants, le diable de Tasmanie. Il s’agit d’un animal qui doit sa célébrité au personnage « Taz » des Looney Tunes qui ne parle pas vraiment, mais émet, comme l’animal, des grognements bizarres. Semblable à un petit animal situé entre un chien et un petit rongeur, le marsupial a une apparence noire tachetée de blanc au niveau de sa poitrine, de son ventre et du croupion.

Vivant principalement dans les forêts d’eucalyptus sèches, mais aussi dans les endroits boisés, l’animal a été frappé, il y a de cela une vingtaine d’années, par un virus mortel. Il s’agit d’une forme particulière de cancer qui a été à l’origine de l’installation et du développement de tumeurs au niveau de la bouche des marsupiaux. De ce fait, les individus atteints mourraient généralement en moins de 6 moins, puisqu’ils n’arrivaient plus à se nourrir. Et puisque les diables se battent et se mordent régulièrement, ils se transmettaient assez rapidement la maladie. Cela a été à l’origine de la disparition de près de 80 % de la population en seulement une vingtaine d’années ; laissant comme survivants juste quelques milliers d’individus à l’état sauvage.

Mais ce n’est pas le plus inquiétant, car la disparition des diables de Tasmanie pourrait être à l’origine de la disparition de nombreuses autres espèces. En effet, ce sont des consommateurs tertiaires qui se nourrissent principalement d’animaux morts qu’ils peuvent trouver. En dehors de cela, ils ont également pour proies des reptiles et petits mammifères comme les poissons, les serpents, les wombats et même de petits kangourous. De ce fait, le diable de Tasmanie joue, un peu comme les charognards, un rôle très important dans l’écosystème.

Miraculeuse mutation des gènes

Face aux nombreuses conséquences que peut avoir la disparition des diables de Tasmanie sur l’écosystème, les scientifiques travaillent depuis des années à trouver un vaccin à cette terrible maladie. En attendant et pour éviter l’extinction de l’espèce, certains individus en bonne santé ont été amenés sur les terres de l’Australie continentale dans le souci de pérenniser leur reproduction. Ils seront alors introduits de nouveau sur l’île dès qu’une solution définitive sera trouvée pour éradiquer la maladie.

Au même moment, il faut souligner que de récentes informations viennent redonner de l’espoir. En effet, des chercheurs auraient observé une résistance à la maladie au niveau de certains individus. Puisque ces derniers ont réussi à survivre dans des zones complètement envahies par ce cancer. Et ceci en échappant à la contagion.

« L’espèce des diables de Tasmanie aurait dû s’éteindre au regard de la vitesse à laquelle cette maladie se propage. Mais ce n’est pas le cas, puisqu’il reste encore des individus en vie. Ceci est la preuve que l’évolution a contribué à une mutation des gènes. » Souligne le professeur Hamish McCallum de l’université de Griffith en Australie.

Ainsi, les chercheurs ont procédé à une comparaison du génome d’un échantillon de 300 individus de l’espèce. De cette expérience, ils sont parvenus aux conclusions suivantes :

  • les gènes des individus de la nouvelle génération de diable de Tasmanie développent une forme immunitaire au cancer
  • les fonctions de ces gènes d’individus de la nouvelle génération montrent que le système immunitaire du diable de Tasmanie peut s’adapter pour reconnaître les cellules tumorales.

Un espoir gigantesque de sauver l’espèce de l’extinction et de lui prédire encore de beaux jours parmi nous. Puisque ce phénomène pourrait permettre d’incorporer les gènes mutants aux individus malades au cours de futures opérations de repeuplement. Ajoutons pour finir que ces résultats pourraient également avoir des implications pour les maladies de la faune sauvage en général, mais aussi pour les cancers qui affectent l’espèce humaine.